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Author: Island Boutik
Expérience réussie
Deux semaines après Ultimatum, c'est au tour de Ben'z Blakka, du duo Monaster, de présenter son premier album solo, Tchak az Blak. À l'instar de son alter ego, Benoît Juliette ("Grand Benoît") a eu raison de se lancer dans cette expérience qui dévoile une autre facette de son talent. Un côté éclectique où le seggae à l'état brut ou mélangé à d'autres styles a une place de choix. L'autre moitié de Monaster n'a pas hésité à "tchaker" de son côté pour livrer un combat positif et carrément décapant.
"En janvier 2003, quand Ti Benoît m'a expliqué son intention de tenter une nouvelle expérience et de prendre un autre chemin, je l'ai encouragé et je me suis dit: pourquoi pas après tout ? Sa décision m'a fait réfléchir, je songeais à un album que je pourrais également sortir en solo. Nous avions auparavant discuté de ce type de projet. Pour les besoins de son album, il a pris du recul de Monaster. J'ai profité de ce moment pour écrire mes textes", confie Ben'z Blakka. C'est pour concevoir leurs albums respectifs que les deux amis de Monaster décident de diminuer leur apparition sur la scène des concerts et autres sorties. Même si chacun faisait sa route et que des nuages avaient quelque peu assombri le ciel de Monaster, le duo tenait bon…
Pour son premier bébé, Ben'z Blakka s'appuie sur ses premières sources d'inspiration. D'abord, dit-il, "les grands classiques du cinéma". Il y puise les leçons de moralité. "Je suis un grand curieux, un observateur qui analyse…" À sa manière il transpose ses réflexions. Sans Ultimatum à ses côtés, Ben'z Blakka concède qu'il avait quelque peu perdu ses repères. Mais cet album lui donne avant tout l'occasion d'extérioriser un autre feeling… pas celui de Monaster.
"Monaster m'a beaucoup donné"
Malgré sa popularité due à la fulgurante ascension de Monaster, Ben'z Blakka n'a jamais été tenté de quitter son village, Goodlands, pour ailleurs. C'est là-bas, dit-il, qu'il a découvert la musique. Comme Ultimatum, il est initié par Blakkayo. Mais il côtoie le coaltar plus tôt que son partenaire. Il a alors 14 ans. Il écoute du hip-hop et devient fan du mouvement. Ben'z Blakka découvre ensuite les Dance Masters à travers leur premier album Ki to lé toi, puis les Street Brothers (sans Otentik) avec Ragga Kreol. Avec Blakkayo, il fait ses premiers pas sur scène. "J'avais à peine 14 ans ! Yo et moi participions à des animations musicales. Mais nous ti plis dansé qui santé. Sa l'époque là mo pas ti conne santé. Au bout de 3 ans, il est parti s'installer à Rose-Hill et je l'ai suivi. J'ai habité chez lui pendant quelques années et là j'ai véritablement découvert le ragga", raconte ce dernier. Il intègre le groupe Boogie Side Gang et partage leurs premiers pas avant de regagner son village.
Engagé comme livreur au sein d'une entreprise privée, il sillonne le pays pendant 4 ans avant de démissionner. Entre-temps, il y a eu Monaster et Benoît Juliette a fait son choix. "Je suis conscient d'avoir pris un risque, mais je ne le regrette pas. Même si le secteur est rempli de négativité, d'arnaque et d'hypocrisie", avance-t-il, un peu amer. "Mais Monaster m'a beaucoup donné: un enrichissement musical et un épanouissement personnel. Je me suis rangé et forgé un caractère plus humain, j'ai appris à respecter les autres." La musique l'a sorti d'un certain fléau. "Monaster m'a libéré", insiste Ben'z Blakka.
Entraîné dans le tourbillon du succès, le rappeur de Goodlands concède qu'il lui était impératif d'échapper à une évolution trop rapide du duo qui avait fini par entraver la communication. "Il n'a jamais été question de revoir l'orientation et l'avenir du groupe. Mais une certaine lourdeur avait pris place. Toutefois, nous n'avons jamais coupé les ponts. D'ailleurs, après notre expérience en solo, nous reviendrons bientôt avec un nouvel album", confie Ben'z Blakka. Cette fois, Monaster est bien décidé à mettre l'artillerie lourde. "Notre dernier album, La Saga, n'a pu donner ce que nous attendions. L'arrangement musical et l'absence d'une partie live n'ont pas répondu à notre attente."
Source: Week-End
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